Rapprocher le vrac des consommateurs
« Mon ambition était d’avoir cette double casquette de commerce de proximité avec un peu de viande, de produits laitiers, de pain ; mais aussi une partie vrac pour rapprocher cette offre des habitants. Actuellement, pour consommer 0 déchet, ils doivent faire au moins trente minutes de voiture », précise-t-elle.
Charlyne cherche d’abord un local à Vaufrey pour recréer de la vie dans ce territoire qui n’a plus de commerces. Ne trouvant pas l’endroit idéal, elle se lance tout de même en achetant un camion pour accueillir son épicerie itinérante. « Après une étude de marché, cette solution s’est avérée la plus pertinente, car elle me permet de sillonner la zone et d’aller au-devant de ma clientèle. »
C’est pour concrétiser ce projet que Charlyne rencontre les équipes de France Active qui la soutiennent en lui apportant une garantie Égalité Territoires, tandis qu’elle reçoit en parallèle une aide FAPE EDF.
Le défi : créer un nouveau réflexe de consommation responsable
Depuis son lancement en août 2021, Charlyne compte sur une clientèle de plus en plus fidèle au sein des 15 villages qu’elle visite. « Certaines personnes, dans des lieux très reculés, m’attendent chaque semaine, ne serait-ce que pour une baguette de pain. »
Mais Charlyne reste bien consciente que tout l’enjeu pour Stock en boc’ est de s’imposer en alternative à une offre se concentrant principalement autour des immenses supermarchés dans la région. « Les commerces de proximité ayant quasiment disparu, de nombreuses personnes ont perdu le réflexe d’aller à l’épicerie au coin de la rue. Ils préfèrent souvent prendre la voiture pour faire de grosses courses pour trois semaines. »
Pour contrebalancer ce modèle de grande consommation, Charlyne mise sur la qualité en faisant appel à des producteurs locaux dès qu’elle le peut (pour la farine, l’huile, les lentilles, les pois cassés…) et à des réseaux de commerce équitable pour les aliments non produits localement (pour les mélanges apéro avec des noix de cajou, notamment). Elle veille également à l’accessibilité de ses prix pour le plus grand nombre. « Pour les fromages blancs et les yaourts, j’ai ainsi passé un accord avec la ferme voisine. Eux proposaient un prix d’achat raisonnable, en contrepartie, je m’engageais à ne pas excéder un certain prix de vente pour que tout le monde s’y retrouve : le producteur, le vendeur et le consommateur. » C’est sur ce modèle vertueux qu’elle espère pouvoir convaincre que l’offre qu’elle propose est plus équilibrée et durable pour tous. « En 2022, le réseau Vrac prévoit 40 % de fermetures de boutiques 0 déchet. C’est un signal : nous avons plus que jamais besoin de soutenir le commerce local et responsable », conclut-elle.
A bénéficié
A été accompagné par
France Active Franche Comté
Et soutenu par
FAPE EDF