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DATE DE PUBLICATION 16/11/2022

Associations, développez votre utilité sociale en franchissant le cap de l’investissement

A l’heure où les besoins sociaux, sociétaux et écologiques s’amplifient, les associations connaissent de profondes mutations (évolution des modalités de partenariat avec les acteurs publics, concurrence des entreprises lucratives, multiples complexités de gestion…). Ces changements impliquent pour elles d’aller vers des modèles économiques plus solides et de basculer dans des logiques d’investissements quelle que soit la phase de vie de la structure. Avec un enjeu majeur : faire vivre le projet associatif et développer son utilité sociale. Le point avec deux entrepreneurs solidaires, France Active et la Caisse d’Epargne Ile-de-France.

En France, entre 10 et 15% des associations sont employeuses. Elles développent des activités économiques tout en poursuivant une finalité sociale et en conservant une gouvernance démocratique. Elles agissent au plus près des besoins des territoires pour le bien commun. Sur certains secteurs, elles sont en concurrence directe avec des entreprises, parfois des grands groupes. Dans un contexte de manque de lien social, de quête de sens croissante sur tous les aspects de nos vies, les associations ont un rôle indiscutable à jouer.


Dans la situation actuelle de crises multiples, elles sont confrontées aux mêmes difficultés que les autres acteurs économiques sans pour autant avoir les mêmes outils, notamment en termes de financement.


Pour qu’elles continuent à proposer leurs actions et qu’elles aillent plus loin dans l’utilité sociale, certaines d’entre elles doivent opérer des transformations organisationnelles, numériques, qui nécessitent qu’elles entrent dans des logiques d’investissement, voire de changement d’échelle. Et pour cela elles ont besoin d’outils financiers spécifiques et d’un accompagnement adapté à leur modèle économique.


Un préalable posé par Simon Thirot, secrétaire général du Mouvement Associatif : « il est tout d’abord nécessaire de convaincre sa gouvernance d’aller vers des projets transformatifs ou innovants, avant même de pouvoir convaincre des partenaires financiers. »

Deux exemples de transformation organisationnelle

La création d’un Centre de répit pour compléter les activités du Centre Hélène Borel

Créé dans les années soixante dans le Nord de la France, le Centre Hélène Borel s’est profondément développé sur le champ de l’aide médico-sociale. Aujourd’hui, il compte 400 équivalents temps plein et propose une palette de prestations et de services adaptés à la prise en charge d’adultes en situation de handicap alliant soins, accompagnement socio-éducatif et maintien à domicile.


Pour compléter son offre, le Centre Hélène Borel a eu pour projet la création d’un centre de répit à destination des personnes handicapées accompagnées ou non de leurs aidants. Il s’agit d’un lieu d’accueil temporaire offrant à tous une respiration. « En tant qu’association, investir nous a fait sortir de notre zone de confort. Nous avons misé sur l’autofinancement et fait appel à l’emprunt. France Active et la Caisse d’Epargne nous ont accompagnés sur le plan de trésorerie. Nous avons dû convaincre nos partenaires bancaires de la pérennité de notre projet », nous précise Vincent Desauw, directeur administratif et financier du Centre Hélène Borel. « Pour nous permettre d’avoir un modèle économique équilibré, nous avons fait évoluer notre projet en ouvrant le public auquel ce centre était destiné. Nous avons proposé à tous les publics d’y séjourner et plus seulement aux personnes handicapées et à leurs aidants. Cela a aussi permis de créer de la mixité et de l’inclusion pour faire que tous les types de public se rencontrent. » poursuit-il.

Vers le développement d’un éco-pôle alimentaire pour Val Bio

Val Bio est une structure d’insertion dans le Val-de-Marne qui, à travers le maraichage biologique, permet aux personnes de remettre le pied à l’étrier professionnellement. Elle fait partie du réseau des Jardins de cocagne. Elle accompagne plus de 50 personnes chaque année. « Nous avons obtenu un investissement public important sur l’outil agricole et sur le bâtiment. Notre objectif était de moderniser l’outil de production pour diminuer la pénibilité du travail, d’augmenter nos capacités de production. Nous allons vers le développement d’un éco-pôle alimentaire, qui va, à l’aube de deux ou trois ans, créer ou renforcer les liens autour d’actions sur la relocalisation de l’alimentation, sur le jardinage et le bien vivre alimentaire. Ce dispositif est co-financé par l’État, la Caisse d’Épargne Ile-de-France et France Active. Cette dernière nous a accompagné tout au long du projet avec le dispositif Place de l’émergence, un apport en quasi-fonds propres et un investissement. », nous indique Véronique Frelon directrice de Val Bio.

France Active et ses partenaires aux côtés des associations
Lorsqu’elle intervient auprès des associations, France Active s’entoure de partenaires bancaires, d’investisseurs et/ou d’un réseau spécialiste du secteur d’activité. Cela permet d’avoir des regards croisés sur le projet, d’avancer collectivement pour une meilleure prise en compte des besoins financiers et un accompagnement solide. Le DLA peut venir compléter cet accompagnement, « si, en tant que financeur, nous pouvons repérer des éléments de vigilance, le DLA permettra de creuser le sujet et d’apporter des réponses concrètes aux problématiques associatives. » précise Denis Dementhon, directeur général de France Active.


France Active est au plus près des préoccupations de développement des associations tout en adaptant ses outils financiers à leurs besoins. « Parfois, les projets sont trop innovants pour les partenaires publics, trop innovants pour les circuits de financement classiques. Chez France Active, nous nous challengeons pour trouver les outils adaptés à ces projets et soutenir les entrepreneurs engagés. », ajoute Denis Dementhon. « Quelle que soit la taille du projet et le montant nécessaire, nous adaptons là aussi, nos outils financiers aux besoins de l’association. », poursuit-il.


France Active agit aux côtés de ses partenaires bancaires, comme les Caisses d’Épargne. « On ne peut que souligner la capacité qu’a le secteur associatif à revoir son projet jusqu’à ce qu’il soit suffisamment solide pour pouvoir obtenir les financements nécessaires tout en conservant son utilité sociale. », indique Aurore Caillouet, directrice du Centre d’Affaires ESS de Paris, Caisse d’Épargne Ile-de-France.


Enfin, France Active agit par le biais de financements patients, à travers le dispositif de l’épargne solidaire. Un système particulièrement adapté aux financements de l’investissement des associations avec une certaine souplesse dans la durée en fonction des aléas rencontrés par les structures.

Savoir s’entourer : la clé selon Vincent Desauw, DAF du Centre Hélène Borel

« Pour monter ce projet nous avons eu besoin d’accompagnement sur le plan marketing dans un premier temps pour nous assurer que le centre rencontre son public. Puis, bien entendu, nous avons eu besoin d’un accompagnement financier. Notre service développement a obtenu un fonds européen (FEDER) et nous avions besoin de compléter ce plan de financement par le soutien de France Active Nord et de la Caisse d’Epargne sur les aspects notamment de trésorerie. Il ne faut pas hésiter à aller chercher des ressources complémentaires quand on ne maitrise pas totalement les sujets, cela a été notre cas sur l’aspect des financements européens. » Il ajoute : « l’investissement est une sorte de course d’obstacles. La gouvernance et la direction doivent être complétement alignées sur le projet. »


Aurore Caillouet, directrice du Centre d’Affaires ESS de Paris, Caisse d’Épargne Ile-de-France complète : « il faut toujours garder un contact avec ses financeurs, savoir communiquer sur ce qui va bien et ne pas hésiter à interroger ses partenaires quand on a un doute. Ils sont là pour ça. »

Ces propos ont été recueillis dans le cadre d’une conférence organisée par France Active à l’occasion du Forum national des associations et fondations en octobre 2022 à Paris.
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