Deux axes forts : le jeu et l’inclusivité
Jean conçoit alors Br’EYE (qui se prononce comme « braille »), une console pour apprendre le braille en autonomie et en s’entraînant grâce à des jeux accessibles à tous.
Tout s’enchaîne ensuite très vite, car le projet attire l’attention et les prix. En effet, aux Olympiades des sciences de l’ingénieur, Jean, encore lycéen, remporte les régionales puis les nationales. En licence, il se lance dans la démarche Entreprendre pour Apprendre, qui lui permet de se lancer dans les prémices d’une aventure entrepreneuriale. Ici aussi, le prix national est à la clé. « Jusque-là, je poursuivais le projet en ‘“mode garage’”, en parallèle de mes études d’ingénieur. Mais avec cette étape, j’ai commencé à être en relation avec des entreprises, ainsi qu’avec l’Incubateur Lorrain. C’est à ce moment que j’ai senti qu’on pouvait changer de braquet et créer une entreprise pour promouvoir plus largement Br’EYE. »
Il faut dire que l’outil a trois points forts. Tout d’abord, il répond à un vrai besoin non couvert pour les personnes malvoyantes : aucune solution concurrente n’existe sur le marché. Ensuite, il se veut résolument inclusif : « Tout le monde peut l’utiliser ; la personne avec déficience visuelle, mais aussi ses professeurs, ses proches, etc. Car tout se base sur le jeu. C’est un excellent biais pour permettre de toucher le maximum de braille régulièrement sans perdre sa motivation. » Enfin, il mise sur l’autonomie, ce qui représente un vrai accélérateur de l’apprentissage.
Un déploiement cohérent
Pour structurer sa démarche, Jean fonde en 2021 Handi Exceller. Trois ans après, la société basée à Nancy compte huit salariés et a opéré une levée de fonds de 1 million d’euros afin de déployer Br’EYE partout en France, mais aussi depuis quelques mois à l’international. Toujours en recherche d’inclusivité, l’offre s’est également enrichie avec la création de Marble, qui permet aux apprenants de jouer sur ordinateur, donc sans avoir besoin d’un boîtier spécifique.
Dans ce parcours, le jeune entrepreneur retient également l’apport de France Active. « Leur soutien a été très utile à un triple niveau. D’abord, pour la mise en réseau avec les acteurs de l’Economie sociale et solidaire. Ensuite, dans la définition de notre stratégie de financement. Je dirais qu’ils m’ont aidé à mieux saisir les ressorts de cette intelligence financière. Enfin, par l’apport d’une caution bancaire qui a su rassurer pour notre prêt », résume-t-il.
Et bien sûr, le jeune entrepreneur ne compte pas s’arrêter là. « Quand nous aurons finalisé le déploiement de nos outils dans le domaine de la déficience visuelle, nous souhaiterions explorer d’autres aspects du handicap, par exemple les troubles autistiques. Apprendre par le jeu ouvre des potentiels énormes ! »
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France Active Lorraine