« Pléiades a connu des tsunamis successifs », résume Christophe Damiron, son actuel PDG. La structure est en effet née du regroupement de plusieurs associations, la dernière en date aboutissant à une procédure de redressement judiciaire déclenchée par le tribunal de Saint-Étienne en 2018. Christophe Damiron, ancien militaire, depuis vingt ans dans le monde du médico-social, rejoint alors l’embarcation en tant que directeur général, pour travailler à un plan de sortie de crise : « en juillet 2020, nous mettons sur pied un plan de continuation qui se heurte à la pandémie Covid. Celle-ci a certes créé un effet d’aubaine avec l’augmentation des besoins de nos publics, mais sans résoudre notre déficit financier dû en partie à une tarification encadrée trop faible. Or, l’enjeu était grand, car nous avions plus de 300 salariés sur le terrain, motivés et mobilisés », se rappelle-t-il.
La sortie de crise par la voie coopérative
Pléiades opte alors pour un radical changement de modèle quand Christophe Damiron se met en relation avec l’UR Scop (Union régionale des Scop) d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Ils ont challengé durant six mois notre modèle économique, ce qui nous a permis de remettre en perspective et de consolider notre projet d’entreprise. Par exemple, en axant notre développement sur des services de conciergerie. En parallèle, la tarification réglementée a été revue à la hausse, ce qui nous nous a donné plus d’assise économique », explique-t-il.
Sans oublier que le modèle coopératif est fondamentalement participatif : ainsi 37 % des salariés de Pléiades ont accepté de devenir sociétaires en investissant un mois de salaire. Ce qui a représenté une vraie force à la barre du tribunal quand il a fallu défendre le projet.
« Mais au-delà de l’annulation de la dette de l’association grâce à sa liquidation judiciaire, du nouveau modèle économique en Scop et de la mobilisation des salariés, encore fallait-il reconstituer notre fonds de roulement », précise Christophe Damiron. L’UR Scop le met alors en relation avec différents financeurs et avec France Active qui lui apporte des garanties bancaires et un investissement à hauteur de 250 000€. « Sans ce soutien du mouvement coopératif, du Crédit Coopératif et de France Active, nous n’aurions pas réussi à convaincre le tribunal et les investisseurs de notre capacité à reprendre l’association et à nous engager sur une voie équilibrée et pérenne. Une des clés du succès est d’être bien entourés et cela a été le cas », complète-t-il.
Une Scop désormais à flot
Presque un an après le lancement de la Scop, Pléiades compte environ 90 sociétaires et connaît une situation économique favorable « Aujourd’hui, tous les voyants sont au vert. Nous avons retrouvé la possibilité d’investir dans nos projets. »
Pour Christophe Damiron, les prochains mois vont dès lors être cruciaux pour relever deux défis majeurs. « Le premier sera de confirmer la solidité de notre rentabilité. Car n’oublions pas que les structures de l’ESS sont des entreprises qui doivent être viables économiquement. C’est un prérequis indispensable. »
Le second : être attractifs en tant qu’employeur. « Comme beaucoup d’acteurs du secteur médico-social, nous faisons face à une crise des vocations. Ce qui nous oblige à nous montrer innovants dans nos recrutements et à intégrer de l’agilité et de l’adaptabilité. Là aussi, la gouvernance coopérative est un plus, car elle permet aux sociétaires de reprendre la main sur la définition des conditions de travail et la stratégie. »
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