La Coopérative Lait Prairies du Boulonnais a déjà dix ans. Elle a en effet été créée en 2014 sous l’impulsion du parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. « À l’époque, une crise frappait la filière laitière. Ce n’était ni la première, ni la dernière, mais le parc avait comme ambition de permettre aux éleveurs de poursuivre leur activité qui contribuait à la préservation des prairies, de la biodiversité et des bassins d’eau du territoire », relate Clémence Ducroquet-Talleu, directrice de la coopérative.
Redonner du sens au métier d’éleveur laitier
En rassemblant sept exploitations au sein de la coopérative, le premier bénéfice est celui de la mutualisation : des productions, mais aussi des équipements pour la collecte, la pasteurisation, le conditionnement et la transformation (des yaourts, crèmes desserts, formage blanc…).
Au fil des années, ce modèle prouve qu’il fonctionne : le chiffre d’affaires augmente de 20 % par an. En parallèle, la clientèle régionale se diversifie avec de la grande distribution, des petits magasins indépendants, de l’hôtellerie et des collectivités scolaires ou hospitalières.
« Devenir une coopérative est en fait une manière de remettre du sens dans le métier d’éleveur laitier, rebondit Clémence Ducroquet-Talleu. Ainsi, nous opérons une valorisation du travail en créant un lien direct avec les clients, voire les consommateurs. Une valorisation économique aussi, car nous avons pris l’engagement auprès des agriculteurs de la coopérative d’acheter leur lait 20 % plus cher que les filières classiques. Valorisation enfin de notre territoire. Nous défendons, en effet, un élevage laitier respectueux de l’environnement porté sur le pâturage en été et les prairies pour la production de foin l’hiver. » C’est d’ailleurs ce sens retrouvé qui a motivé Clémence Ducroquet-Talleu à devenir la directrice de la coopérative en 2021 : « En tant que femme d’agriculteur laitier, je me rendais bien compte qu’il y avait énormément d’heures de travail pour trop peu de reconnaissance. J’ai donc eu à cœur de m’investir pour aider à développer davantage la coopérative. »
Faire grandir l’impact
Actuellement, sur les 4 000 000 litres annuels de lait produits par les sept exploitations, 10 % sont transformés directement par la coopérative. « Ce n’est pas encore énorme. Mais cela montre aussi tout l’enjeu de grandir afin d’avoir plus d’impact pour les fermes. »
Par conséquent, la coopérative a décidé de capitaliser sur ses forces et d’agrandir son atelier de transformation afin d’augmenter ses capacités, voire de toucher d’autres marchés. Elle a alors mis en place en 2024 une nouvelle ligne de stérilisation du lait qui lui permet, en outre, de le conditionner dans des bouteilles en verre consignées. « Notre volonté était aussi de réduire l’empreinte carbone de nos productions. C’est pourquoi nous avons commencé à travailler avec un distributeur spécialisé, Le Fourgon. »
Pour accompagner ces transformations, la coopérative a obtenu le soutien financier de la Région, de l’Agence de l’Eau, ainsi que du Crédit Mutuel, du CIC et du fonds d’investissement semi-public Finopra. Convaincue par la pertinence de son modèle et son engagement tant territorial qu’environnemental, France Active lui a par ailleurs accordé un prêt participatif.
Désormais, le nouvel atelier est sur les rails. « Notre objectif est d’y transformer 25 % du lait des exploitations d’ici à fin 2025 ! », conclut Clémence Ducroquet-Talleu.
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