« Dans les familles, c’est encore très généralement les femmes qui ont la charge des enfants. On ne peut pas passer à côté de cette donne si on souhaite vraiment lever les freins à leur développement professionnel et social. »
Toute la carrière de Véronique Saint-Aubin est liée à SFM-AD. « J’étais, en effet, étudiante en mathématiques à Jussieu en 1980 quand j’ai décidé de faire du bénévolat pour SFM (Solidarité Français Migrants) qui donnait des cours de français à des femmes d’origine étrangère. Ça a été une révélation ! Et après deux années, j’ai souhaité me professionnaliser dans ce domaine et je suis devenue coordinatrice de l’association. »
Une approche globale de l’insertion
En 1995, SFM se dissout. Ne restent que les entités locales qui ont les moyens de se restructurer. Véronique est de l’aventure et devient la directrice de SFM-AD (Solidarité Formation Mobilisation Accueil et Développement), implantée à Stains.
Aujourd’hui, l’association compte 80 salariés et accompagne chaque an près de 6 000 personnes du territoire – que ce soit individuellement ou en famille – au travers d’activités socio-éducatives et d’actions de formation et de qualification : cours de français, remise à niveau ou préparation aux concours de la fonction publique, au titre d’assistante de vie aux familles, au CAP Petite enfance ou Gardien d’immeuble, élaboration de projet professionnel, découverte des métiers, accompagnement des jeunes…
Et les femmes dans tout ça ?
Parmi les publics accompagnés, près de 70 % sont des femmes. « Cela ne relève pas du hasard, confirme Véronique Saint-Aubin. C’est même dans l’ADN de l’association. En effet, quand SFM s’est créée dans les années 1970, beaucoup d’initiatives se lançaient pour donner des cours de français ou d’alphabétisation dans les foyers de travailleurs et les usines. Mais quasiment rien n’était prévu pour les femmes. Et pour cause, qui allait s’occuper des enfants durant ce temps ? » C’est pourquoi SFM s’est dotée très vite d’une éducatrice jeunes enfants et désormais SFM-AD compte quatre crèches (bientôt davantage) en Seine-Saint-Denis, ouvertes à au moins 30 % de familles en parcours d’insertion. L’association participe également à l’action expérimentale FMUP (Fais-moi une place), destinée aux parents qui cherchent rapidement un mode de garde pour leur(s) enfant(s), afin de leur permettre d’intégrer un parcours de formation/emploi. « Ainsi, s’occuper à la fois de formation, d’accompagnement, mais aussi de la garde des enfants représente un vrai levier pour lever les freins à l’insertion pour les familles – et tout particulièrement pour les femmes. »
Un partenaire de confiance
Durant tout son parcours à la direction de SFM-AD, Véronique Saint-Aubin a su compter sur le soutien de France Active : « C’est un vieux partenaire, avec lequel des liens de confiance se sont noués. Que ce soit pour nos besoins de trésorerie ou pour faciliter nos relations avec les banques. C’est un tiers très utile, car les finances ne sont pas notre cœur de métier. Et quand on monte un projet de près de 800 000 euros pour acheter et équiper les locaux d’une nouvelle crèche, c’est bien normal d’avoir des interrogations. Ils ont toujours été là pour nous apporter le bon diagnostic et la bonne expertise. On se sent beaucoup moins seuls ! »
L’association SFM-AD a récemment bénéficié d’un investissement de 100 000 euros et d’une garantie Égalité Territoires sur un montant de 60 000 euros.
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