À la lisière du quartier Saint-Mathieu, au centre-ville de Perpignan, si vous poussez les portes du Miam Collectif, vous arriverez dans un restaurant d’un genre bien particulier. Il s’agit, en effet, d’un bar et d’une cantine solidaires, « c’est-à-dire ouverts à tous et toutes, sur la base d’une adhésion annuelle à 5 euros et à prix libres », explique sa co-fondatrice Camille Rosa.
Un lieu de rencontres et de possibles
Le projet a vu le jour en 2018, monté par un groupe de cinq personnes « partageant cette même volonté de créer des lieux de rencontres, des lieux de possibles », précise Camille Rosa.
Le collectif commence donc par organiser des événements culinaires, culturels et solidaires, avant de s’installer dans un premier local en location, au centre de Perpignan. « Cet enracinement ne tient pas du hasard. Il est à la source de notre projet de tisser du lien social au cœur d’une ville “périphérisée” qui connaît une désertification commerciale, une grande précarité économique. »
Cette première cantine solidaire se lance à un moment bien particulier : début 2020, soit aux prémices de la crise Covid. « Ayant le statut associatif, nous avons pu rester ouverts malgré la pandémie. Ce qui a donné tout son sens à notre projet inclusif où nous avons mis en place des repas solidaires pour les personnes en difficulté. En parallèle, cela a intensifié la dynamique de notre collectif qui est toujours très forte aujourd’hui. Salariés comme bénévoles, ça nous a donné envie encore plus de nous investir. »
Un lieu ouvert sur le quartier
En septembre 2023, le Miam Collectif entame un nouveau chapitre en s’installant dans un autre local, à proximité du premier. « Nous souhaitions en effet devenir propriétaires de notre lieu. C’était un levier très important pour nous ancrer davantage dans le territoire et solidifier notre projet. »
À cette occasion, l’équipe ouvre un café en plus de la cantine solidaire et lance différentes activités gratuites à destination des habitants du quartier (ateliers culinaires, production d’une gazette, organisation d’un festival féministe, création d’une œuvre du théâtre de l’Opprimé…). Et toujours avec deux maîtres mots : la solidarité et l’inclusivité. Ainsi, les repas sont à prix libre avec une contribution minimale de 2 euros pour les plus précaires, un prix conseiller estimé à 12 euros et un prix de soutien à 15 euros et plus. « Chacun a le choix de se positionner en fonction de sa situation du moment. Aujourd’hui, sur nos 2 500 adhérents, un tiers des repas sont payés 2 euros et 50 à 60 % moins 12 euros. Ce qui illustre bien les difficultés financières rencontrées. Et nous pouvons aussi compter sur des entreprises et associations locales qui viennent manger chez nous et peuvent payer un peu plus cher. »
Pour maintenir cet équilibre solidaire, le Miam Collectif collecte les fruits et légumes prêts à être jetés chez des grossistes, magasins bio et producteurs locaux partenaires. En parallèle, l’association a le soutien financier de la région, du département, du Fonds pour le développement de la vie associative et, depuis l’ouverture du nouveau lieu, de l’Agence nationale de la cohésion des territoires et de la CAF.
Un lieu moteur pour la vie associative locale
Au cours de son parcours, le Miam Collectif a rencontré France Active dès 2018. « Nous 17 avons trouvé beaucoup d’écoute et de conseils pour monter notre business plan. Ils ont aussi été d’un grand soutien dans toutes les démarches pour acquérir le local. Quand on est une structure associative, la confiance que les investisseurs nous donnent est clé. France Active était là pour nous l’accorder et pour convaincre les autres financeurs. Ça n’a pas été facile, mais ils étaient à nos côtés », se rappelle Camille Rosa.
Aujourd’hui, le Miam Collectif est en pleine dynamique. Et pour l’avenir ? « Nous étudions, entre autres, la piste de passer par l’agrément “Espace de vie sociale” de la CAF pour sécuriser nos financements. Cela nous permettrait de renforcer nos activités et accueillir dans notre lieu d’autres association ou collectifs pour donner l’impulsion à une vraie dynamique solidaire locale », conclut Camille Rosa.
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France Active Airdie-Occitanie