À quelques jours de la Semaine de la Finance Solidaire et du mois de l’ESS, France Active et FAIR dévoilent les résultats de leur baromètre OpinionWay « Les Français et l’épargne solidaire ». Dans un contexte économique incertain, l’envie d’épargner est-elle renforcée ? Vers quels types d’épargne se tournent-ils ? Quels projets solidaires les Français souhaitent-ils soutenir en priorité avec leur épargne ? Les attentes des jeunes générations diffèrent-elles de celles de leurs aînés ? Si l’enthousiasme pour l’épargne solidaire est indéniable, le manque d’information sur ses mécanismes, sa rentabilité et sa finalité demeure un frein important au passage à l’acte.
55 % des Français déclarent vouloir augmenter (17 %) ou maintenir (38 %) leur effort épargne en 2025, soit une hausse de 9 points par rapport à l’année dernière. Les jeunes, et notamment 56 % des 18-24 ans, expriment un intérêt croissant pour l’épargne, en particulier face à l’incertitude de l’avenir.
Parmi les principales motivations, 46 % des répondants évoquent la crainte de l’avenir, tandis que 38% citent le désir de financer des projets futurs tels que l’immobilier, les voyages ou les études.
Dans un contexte économique incertain, la volonté des Français d’épargner de façon sécurisée prime largement sur leur recherche d’impact positif sur la société et l’environnement : 33 % priorisent la disponibilité de leur épargne, 29 % la sécurité de leur capital, 22 % le rendement financier et seulement 12 % l’impact social et écologique de leur investissement.
Ces choix peuvent s’expliquer par un manque d’information notoire sur le sujet. Près de 70 % des Français se déclarent mal informés sur ce type d’épargne, qu’il s’agisse de son fonctionnement, de ses finalités, des produits proposés ou bien des acteurs qui la gèrent. Ces résultats doivent interpeller l’ensemble des acteurs mobilisés dans le développement de l’épargne solidaire pour les amener à mieux expliquer aux Français toute la diversité de cette épargne, autant sur les produits proposés que sur les niveaux de rentabilité attendue.
Dans un contexte de crise, l’envie des Français de flécher leur épargne vers des projets utiles à la société et à l’environnement diminue de 5 points, au profit de priorités plus personnelles et le besoin de sécuriser au maximum leur capital. Aujourd’hui, un Français sur cinq (20 %) souhaite une épargne à finalité solidaire, combinant si possible rentabilité financière et contribution à des projets d’intérêt général, un chiffre qui atteint 30 % chez les 25-34 ans.
Si les Français décidaient d’orienter leur épargne vers le financement de projets solidaires, ils privilégieraient avant tout des initiatives liées à la transition écologique (31 %), au renforcement du lien social (19 %), ou à la création d’emplois (16 %). En majorité, ils estiment que ces projets doivent être envisagés sur le moyen terme, avec 34 % d’entre eux prêts à attendre entre 3 et 8 ans avant de récupérer le fruit de leur investissement.
Un Français sur 4 (24 %) se déclare prêt à ne pas se fixer d’horizon de rentabilité tant que leur investissement soutient une cause solidaire.
“Ces résultats illustrent combien les finalités sociales et écologiques de l’épargne solidaire répondent aux attentes des Français. Ils ont bien identifié les fondements de cette épargne citoyenne qui permet de répondre à des besoins non couverts dans les territoires. Pour autant, nous voyons cette année un moindre intérêt de leur part à épargner solidaire en raison d’un contexte économique sans doute plus tendu. Ce baromètre révèle toujours un besoin crucial d’accompagnement et d’information. Notre rôle ainsi que celui des banques et des assureurs est d’arriver à donner à chacun les clés pour plus de transparence sur le parcours de cette épargne jusqu’à ses résultats. Il faut que les Français deviennent les vrais acteurs de leur choix en matière de fléchage de leur épargne”.
“L’épargne solidaire est accessible à tous : elle offre une diversité de produits financiers adaptés à chaque type d’épargnant, selon son profil et ses priorités tant en matière de rendement, de risque ou d’impact. En effet, il existe des solutions concrètes pour ceux qui souhaitent à la fois soutenir des entreprises et des projets utiles à la société et à l’environnement grâce à leur argent, tout en répondant à leurs objectifs d’épargne. En cela, le rôle proactif des acteurs bancaires est essentiel, tout comme celui de l’accompagnement des évolutions réglementaires, indispensables pour mieux encourager une épargne solidaire”.
Quel est son parcours ?
Les épargnants placent leur argent sur des produits d’épargne souvent gérés par un établissement financier. L’argent placé est alors fléché vers des projets d’entreprises de l’Économie sociale et solidaire (ESS) ou vers des financeurs solidaires, comme France Active, présents sur tout le territoire. Ces derniers financent et accompagnent les porteurs de projets, et permettent aux épargnants de prendre part aux transitions sociales et écologiques d’aujourd’hui et de demain.
Pour quel impact ?
Depuis l’adoption de la loi sur l’ESS – Loi Hamon, il y a tout juste 10 ans, l’épargne solidaire a permis d’appuyer plus de 13 400 entreprises et associations et de faire levier auprès d’investisseurs engagés. Au total, plus de 2,72 milliards d’euros ont été mobilisés par France Active et ses partenaires financeurs, dont plus de 500 millions au titre de l’épargne solidaire.
Pour favoriser l’émergence et la réussite de ces nouveaux entrepreneurs engagés, France Active les accompagne dans toutes les phases de vie de leur entreprise, de la création au développement en passant par le changement d’échelle. Ces projets ont permis la création et consolidation de près de 200 000 emplois, de manière durable : les structures financées affichent un taux de pérennité à 5 ans de 87%, contre 61% pour l’ensemble des entreprises en France (données Insee 2019).
MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Le baromètre « Les Français et l’épargne solidaire » réalisé pour France Active et FAIR par OpinionWay, est destiné à comprendre et analyser l’opinion des Français vis-à-vis des placements d’épargne solidaire. Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées, les 11 et 12 septembre 2024, par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview).
Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète suivante :
« Sondage OpinionWay pour France Active et FAIR » et aucune reprise de l’enquête ne pourra être dissociée de cet intitulé.