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DATE DE PUBLICATION 19/08/2024

Le financement des associations

Il y a urgence à agir ! Telle est la conclusion du rapport sur le renforcement du financement des associations publié par le Conseil économique social et environnemental (CESE). L’inflation sur la période 2022-2023 a mis en lumière une crise profonde et complexe du financement du secteur associatif. Une tension économique pour elles ayant une double origine : des contraintes budgétaires au niveau de l’Etat et des collectivités territoriales de plus en plus présentes ainsi qu’un renforcement des logiques de concurrence. Par ailleurs, lorsqu’elles sont présentes, les subventions de fonctionnement ont tendance à être remplacées par des subventions accordées en réponse à des appels à projets (plus souvent de courte durée).

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a lancé un questionnaire à plus de 6 500 responsables associatifs afin d’analyser les modèles économiques associatifs et notamment l’évolution des modes de contractualisation avec les pouvoirs publics. Retrouvez ici quelques enseignements de ce rapport.

Evolution du mode de financement des associations

Les associations se retrouvent confrontées à deux grandes difficultés (citées par 90% d’entre elles) : obtenir des financements pour des projets à long terme et obtenir des financements pour leur fonctionnement. Par ailleurs, elles considèrent également difficile d’allouer du temps à la recherche de financement, une difficulté ressentie d’autant plus au sein des structures de petite taille.

Près de 80% des répondants constatent une raréfaction des subventions directes au profit d’appels à projets ou d’appels à manifestations d’intérêts. Cela entraine une fragilisation des modèles économiques.
Ainsi, pour les associations ayant des activités de ventes de biens ou de services (près de 63% des répondant à ce questionnaire) constatent en grande majorité une augmentation de la concurrence ces dernières années. 37% déclarent que celle-ci vient d’autres associations proposant des services similaires ou davantage subventionnées. Le secteur de la formation est particulièrement concerné. Et 23 % déclarent que celle-ci vient d’entreprises, principalement de start-ups et micro-entreprises, en particulier pour les structures évoluant dans les secteurs de la petite enfance, de l’emploi ou du sport.

Pour faire face à la baisse des subventions, les associations adoptent 4 stratégies

  • Le développement du mécénat, des dons et l’augmentation du montant des cotisations (70% des sondées) : les plus jeunes associations (moins de 3 ans) ont tendance à rechercher davantage de fonds privés (dons et mécénat). Celles ayant un budget inférieur à 100 000€ ont tendance à augmenter le montant de leurs cotisations.
  • La maîtrise des coûts, stratégie de rétractation (67%) : elle consiste principalement à la diminution des charges de fonctionnement (45% des sondées) et l’arrêt de certains projets (45% également). Si un peu plus de la majorité des associations de petite taille sont concernées, les trois quarts des plus grosses adoptent ces stratégies.
  • Le développement des activités économiques (53%) pour les associations de taille conséquente notamment pour celles qui ont un budget annuel supérieur à 500 000€. Pour ce faire, elles ont recours au développement de nouveaux biens et services (34,6%), à l’augmentation des prix (29%) et, dans une moindre mesure, au développement de prestations / offres rémunérées.
  • La réponse à des marchés publics (délégation de service public et appels à projets) : c’est particulièrement le cas des associations de taille importante.

La plupart des associations interrogées adoptent simultanément plusieurs stratégies.

Suggestions des associations

44,1% des participants ont suggéré de faire évoluer les financements, en permettant le financement du fonctionnement (14,8%) et pluriannuels (13%) et en sortant du mécanisme des appels à projets.

 

Les associations ont également exprimées le besoin d’un meilleur accompagnement et d’une simplification de la recherche de financements (22,8%), notamment sur des démarches administratives.

 

Enfin, elles souhaitent encore être davantage écoutées et considérées en tant qu’association (10,5%) par les élus et acteurs publics, et estiment être insuffisamment valorisées pour leurs rôles.

Permettre aux associations de se développer et de renforcer leur utilité sociale

Afin de faire face à cet environnement en constante mutation, les structures de l’ESS ont besoin d’investir pour développer ou consolider leurs activités. Or, il est rare d’avoir à sa disposition les moyens nécessaires à la bonne mise en place de sa nouvelle stratégie. Bien choisir ses investissements devient une condition sine qua non à la réussite de ses projets.
France Active a renforcé il y a un an son offre d’investissement solidaire et sensibilise les acteurs de l’ESS à ces enjeux à travers la démarche des Actifs Solidaires. Elle appuie la construction des plans d’investissement permettant de consolider et développer l’activité et propose des financements fondés sur la patience et sur des seuils de rentabilité attendus compatibles avec leur objectif d’utilité sociale.

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