Le 13 mars 2023, Mirova par sa fondation “Mirova Foundation” et France Active écrivent une nouvelle page de leur partenariat. C’est à Marseille, pour l’officialisation de la première communauté d’entreprises engagées, que les deux structures ont choisi d’acter le lancement de ce nouveau programme partenarial de 3 ans (2023-2025) qui vise à accélérer le soutien aux associations et entreprises de l’ESS sur le territoire.
Trois axes sont au cœur de ce partenariat :
“En matière d’économie solidaire, nous ne sommes plus à l’ère des pionniers, nous sommes à l’ère du développement. Nous sommes prêts pour accompagner tous ces acteurs de l’ESS et leur donner l’accès à l’investissement. C’est le sens de notre partenariat avec Mirova. Nous avons cette volonté commune que cette économie centrée sur les réponses aux besoins sociaux et écologiques devienne pleinement partie intégrante de l’économie dans son ensemble et qu’elle puisse être un levier d’entrainement pour tous les acteurs.”
“L’ESS est au début de l’histoire de Mirova. Le Fonds Commun de placement Insertion Emploi Dynamique* est devenu en 25 ans le premier fonds dédié à la finance solidaire. Au fil des années, nous l’avons ancré dans les territoires. Et nous l’avons fait avec France Active. Aujourd’hui, nous voulons donner une nouvelle dimension à notre partenariat avec ce mouvement associatif. Avec Mirova Foundation, nous apportons 2,1 millions d’euros sur trois ans pour travailler au développement de la coopération entre les entreprises engagées et à faciliter l’accès à l’investissement solidaire.”.
La communauté des entreprises engagées
Il s’agit d’un axe porté par l’appel de Claude Alphandéry, résistant et figure emblématique de l’ESS. Il a proposé en novembre dernier, à l’occasion de son centième anniversaire, qu’une centaine de collectifs d’entrepreneurs solidaires puissent d’ici deux ans développer des coopérations à même démultiplier des initiatives en réponse aux besoins sociaux et écologiques de leur territoire.
> La Maison des Nines, Estelle Billet :
Les deux associées de la Maisons des Nines ont rénové ce qui était une ancienne boulangerie fermée depuis plus de 10 ans en plein cœur du quartier Noailles au 9 rue d’Aubagne, dans un quartier prioritaire de la ville. Leur volonté : s’insérer dans la vie du quartier, proposer aux associations un espace événementiel, un service traiteur zéro déchet et aux habitants un véritable lieu de vie mais aussi une boutique de produits français. Un objectif en tête : mixer les publics.
« Implanté en plein cœur de Marseille, nous ne travaillons qu’avec des acteurs locaux sur la partie restauration (Du gout dans mon Panier, LM Boucherie, RM Maree, La Meulerie). En boutique, nous avons sélectionné 30 marques (parfum, prêt à porter homme et femme, bijoux) indépendantes et engagées (Graine clothing, Olow, Essential Parfums, Obvious). Et sur notre activité de traiteur 0 déchets « Nines Hors les Murs », nous travaillons aussi dans cette logique de proximité.
C’est grâce à la coopération que nous avons pu développer notre activité. Et c’est pour cette raison, que nous voulons jouer un rôle dans la promotion de cette économie à impact social et écologique avec l’ensemble des ambassadeurs de France Active PACA. »
> Scop Ti, Olivier Leberquier :
Née d’une lutte contre le géant Unilever, Scop Ti s’est battu 1336 jours pour avoir le droit de récupérer l’outil de production des thés de la marque Eléphant. Aujourd’hui, les 46 salariés, tous à l’origine du combat, travaillent dans cette coopérative, mettant en place de nouvelle méthode pour une production locale et raisonnée en s’appuyant sur des partenariats avec d’autres structures comme Ethiquable.
« Nous avons mis les hommes et les femmes au cœur de notre projet. C’est la raison de notre lutte et c’est aussi ce qui nous anime toujours dix ans après la reprise de l’outil industriel.
En termes de coopération, nous avons repensé tous les circuits d’approvisionnement des plantes que nous transformons. Nous avons par exemple développé des relations avec le syndicat des producteurs de tilleul des Baronnies, dans la Drôme. Et nous œuvrons aux côtés des producteurs à la relocalisation de la production en France.
Autre dimension de la coopération, ayant un modèle économique atypique, nous avons recherché des partenaires financiers autres que les banques, à savoir des Mutuelles. Elles ont décidé de racheter les locaux et le terrain de l’outil industriel ce qui va nous permettre de débloquer des financements et de poursuivre notre développement. »
> Immaterra, Séverine Cachot :
La Scic Immaterra est née d’un collectif de dirigeants qui disposaient de modèles économiques stables sur des marchés à l’international. Pour autant, ils se posaient des questions, face au contexte et aux points de fragilité qui pourraient les mettre en péril. Ce fut pour ce collectif, une envie de réfléchir autrement sur les bénéfices générés sur le territoire sur les objectifs sociaux, sociétaux, écologiques.
“Nous nous sommes créées en 2014 sur une initiative du Club des Entrepreneurs du Pays de Grasse dans les Alpes Maritimes. Nous avons aujourd’hui des antennes dans 4 régions de France. Nous accompagnons des entreprises et des territoires dans leur changement de modèle économique pour qu’ils puissent intégrer les enjeux de transition écologique et sociaux dans leur modèle. Les chefs d’entreprises ne savent souvent pas par où commencer ou comment s’y prendre, nous leur apportons une méthode, de l’expérience et une animation en intelligence collective pour les faire avancer avec leurs équipes vers un modèle d’entreprise plus soutenable. Nous challengeons le moteur même de leur stratégie.
Nous nous sommes nous-mêmes construits dans une logique de coopération, en choisissant notamment le statut de Scic, ce qui nous conduit naturellement à travailler avec l’ensemble de nos écosystèmes locaux. Avec la communauté des entreprises engagées de PACA, nous avons l’opportunité d’agir dans un collectif plus grand que nous pour répondre de façon plus ambitieuse aux besoins des territoires.”
> Les Minettes en goguette, Véronique Gonzalez :
Le point de départ des Minettes en goguette a été la difficulté rencontrée par Valérie pour se vêtir à la suite d’un cancer du sein. Elle a créé une marque sur mesure pour toutes les personnes souffrant de ce type de pathologie, en utilisant du coton bio. Elle travaille aujourd’hui avec des ateliers d’insertion et une modéliste pour fabriquer des maillots de bain et de la lingerie.
“Je travaille avec des acteurs particulièrement engagés dans la fabrication des vêtements, à savoir un atelier d’insertion et deux Esat, tous implantés à Marseille. Nous avons initié pour tous nos produits une démarche d’éco-conception, ce qui nous amène à utiliser toutes nos chutes dans la réalisation de goodies ou d’autres support de communication. Nous voulons poursuivre cet effort de localisation de la production en recherchant des locaux destinés à en faire un atelier-boutique. Rejoindre la communauté des entreprises engagées est pour moi l’occasion de renforcer mon ancrage territorial et d’envisager des formes de développement que je n’aurais pas imaginées sans cette coopération.”
Mirova aux côtés de France Active et des entrepreneurs engagés
Fabien Leonhardt – Responsable de l’investissement à impact chez Mirova qui participait à cette table ronde a précisé : « Notre rôle consiste à identifier des entreprises de l’ESS et à les financer. Mais sans l’appui de France Active, nous n’aurions pas la capacité d’aller à la rencontre des entreprises solidaires dans tous les territoires. Nous intervenons en direct auprès de différentes entreprises, aux côtés de la société d’investissement de France Active et aussi de façon indirecte à travers les financements que nous apportons à France Active Investissement. Nous sommes d’ailleurs le premier actionnaire privé de cette société financière. Avec Mirova Foundation, nous allons plus loin dans notre partenariat et nous contribuons plus largement à développer la culture de l’investissement solidaire pour les associations et les entreprises de l’ESS. »