Pour le premier échange, deux membres de la société civile : André Letowski expert en entrepreneuriat et Amandine Lebreton, directrice du Pacte du pouvoir de vivre ont dressé un état des lieux des difficultés auxquelles font face les entrepreneurs.
André Letowski débute son intervention sur une note positive en affirmant que majoritairement les entrepreneurs sont heureux de s’être lancé, même s’ils estiment ne pas gagner assez, « si c’était à refaire, 80 à 90% le referaient ». Il note cependant l’importance de l’accompagnement pour les créateurs et l’auto-censure dont ils peuvent faire preuve dans l’accès au financement, une tendance particulièrement présente chez les femmes. Enfin, il souligne l’importance de l’accompagnement : « s’ils n’ont pas d’accompagnateur qui leur montre qu’on peut aller un peu plus loin dans le projet, bénéficier d’un prêt d’honneur ou d’un prêt garanti, ils n’osent pas franchir le seuil de la banque ».
Amandine Lebreton poursuit l’échange en évoquant les différentes formes de précarité auxquelles peuvent être confronté les entrepreneurs : la précarité liée au logement (il devrait être plus accessible financièrement et proche du lieu de travail), celle liée à la mobilité (9 millions de Français seraient fragilisés par le fait d’être dépendant d’une voiture et par les frais que cela engendre, par ailleurs, 10% de la population n’a aucun équipement en mobilité), celle lié à l’écologie (notamment les adaptations liées aux crises climatiques).
La deuxième table-ronde, composée de Maya Atig pour la Fédération bancaire française, Christophe Genter pour la Banque des Territoires, Hervé Gonsard pour la Banque de France et Jérôme Marche Arvier pour la DGEFP a été unanime : l’accompagnement pour un créateur d’entreprise est décisif dans la réussite du projet.
Ils ont également évoqué l’importance de la pédagogie financière et la complémentarité des approches entre les différents réseaux d’accompagnement, les banques, l’Etat et les Régions qui sont indispensables pour permettre aux entrepreneurs les plus fragiles de concrétiser leur projet. Pour Maya Atig, « l’accompagnement des entrepreneurs avec des partenaires comme France Active, permet aux banques de repousser les limites de ce qu’elles pourraient faire seules. Et donc de maximiser le nombre et les chances de succès des projets suivis. »
Audrey Denis, dirigeante d’un café-théâtre à Rive-de-Gier dans la Loire nous a fait part de ses impressions concernant l’accompagnement dont elle a bénéficié : « France Active, au-delà même de l’accompagnement financier, c’est un regard professionnel, c’est une confiance, c’est une relecture de toute la paperasse qu’on a fait tout seul pendant des mois. Ils ont un regard, une expertise qui nous permet de prendre du recul sur notre projet. »
FACILITER L’ACCÈS AU CRÉDIT BANCAIRE ET PROTÉGER L’ENTREPRENEUR
La raison d’être de France Active Garantie est de faciliter l’accès au crédit bancaire aux publics qui en sont les plus éloignés comme les femmes, les habitants des quartiers prioritaires, ou les entrepreneurs basés en zone de revitalisation rurale. La question du financement est cruciale dans un projet d’entreprise et 29% des habitants des QPV considèrent ce point comme bloquant à 29%. Chez les femmes, cette difficulté apparaît encore plus présente : 51% des créatrices d’entreprise affirment que la difficulté à trouver des investisseurs a constitué la principale difficulté à surmonter pour mener à bien leur projet (Source ADIE mai 2022).
Pour faciliter l’accès aux crédits bancaires à ces publics, France Active propose un système de garantie d’emprunt, une sorte de caution, couvrant une partie du montant du prêt en cas de défaillance de l’entreprise (jusqu’à 80% du montant emprunté). Pour Dominique Mahé, président de France Active Garantie, « ce mécanisme sécurise les banques, permet de faire levier sur les financements bancaires. Il évite ou limite une prise de caution personnelle de l’entrepreneur. Ce dernier peut ainsi mener son projet dans des conditions plus sereines, sans mettre en péril son patrimoine et celui de ses proches, et accroître ses chances de succès à long terme ».
Pour aller plus loin dans l’inclusion bancaire et permettre à toujours plus d’entrepreneurs d’accéder à la banque, France Active a acté une levée de fond de 12,5 millions d’euros le 30 mai dernier lors de l’assemblée générale de sa société de garantie.